8 jeunes sur 10 ne savent pas toujours comment agir face aux enjeux environnementaux
Aujourd’hui les jeunes générations ont le sentiment d’évoluer dans un monde complexe, anxiogène et incertain, marqué entre autres par l’inflation et les problématiques environnementales. C’est pourquoi, dans sa dernière enquête, L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations s’est attaché à comprendre comment cette génération, qui entre dans la vie active, expérimente sa consommation entre contraintes économiques et raisons écologiques : quel est leur système de valeurs ?
Quelles sont leurs stratégies d’adaptation… ? Il en ressort que les jeunes adultes, qui privilégient leur équilibre personnel, arbitrent souvent avec l’ambition de construire un monde au sein duquel ils se sentent en adéquation.
Mais ils affirment ne pas toujours avoir les clés pour parvenir à consommer de
manière responsable.
Entre contraintes et convictions, les jeunes consommateurs jouent l’équilibre dans leurs arbitrages
La très large majorité des jeunes adultes (86%) affirme qu’elle se sent contrainte au quotidien par son pouvoir d’achat, et ⅔ d’entre eux estiment également que le plus dur
reste à venir. Ils sont en effet 91% à avoir le sentiment de devoir faire des efforts au
quotidien face à la hausse des prix, et déclarent ainsi avoir modifié leur façon de consommer : 87% font attention à leurs dépenses (surtout en ce qui concerne l’énergie) et 82% ont changé leur façon de faire leur courses (d’autant que 75% disent être à moins de 10 euros près lorsqu’ils remplissent leur caddie, dont près d’1/3 à 1€ près). C’est pourquoi
le prix reste l’élément de choix majeur pour eux (71%).
Pour autant, parce qu’ils se disent principalement préoccupés par leur bien-être (85%),
la recherche de plaisir reste un élément essentiel de la consommation des jeunes
adultes (93%), tout comme le fait de construire un mode de vie dans lequel ils se sentent
en adéquation. Et cela se traduit de manière bien spécifique dans leurs stratégies
d’arbitrages, qui intègrent souvent, en plus du prix, l’aspect santé et l’aspect responsable
comme critère de choix :
● Alimentaire : 41% souhaitent avant tout consommer “sain”. Ils montrent une volonté prononcée de réduire leur consommation d’emballage et de viande notamment. Ils font attention aux labels et engagements des marques qu’ils achètent.
● Hygiène et beauté : Ici aussi, le critère principal est celui de la santé (à 40%). Et pour choisir leurs produits, au-delà des réseaux sociaux qui sont une vraie source d’influence pour eux, ce qui est principalement regardé par les jeunes en gage de qualité est la marque (le nom de la marque, sa réputation), ainsi que la liste des ingrédients (plus courte elle est, mieux c’est). Un critère important également : des produits non testés sur les animaux (24%) et fabriqués en France (25%).
● Habillement : de plus en plus les jeunes se tournent vers des marques jugées éthiques et vers la seconde main. Cependant, il s’agit d’une aspiration qui est mise en place uniquement si leur pouvoir d’achat le permet. Ils ne sont pas prêts à dire non à la fast fashion à tout prix. Pour 24%, le prix reste le critère numéro 1.
● Déplacements : l’enjeu pour les jeunes est de limiter leur déplacement en avion et de rechercher des nouvelles solutions de mobilité leur permettant d’allier préoccupations financières et environnementales. Mais, dans tous les cas, le critère financier semble être la priorité pour 37% des jeunes, en la matière.
Finalement, alors qu’ils expérimentent leur pouvoir d’achat, ces arbitrages qu’ils font
quotidiennement rendent les jeunes, experts de leur consommation (72% le considère).
Face aux injonctions sociétales de « verdissement » des comportements, les jeunes adultes agissent à leur mesure avec humilité
Dans l’ensemble, les jeunes adultes sont bien alertés par les enjeux environnementaux
et sociaux, notamment car ils sont particulièrement bien informés sur ces sujets. Ils sont confrontés de plus en plus tôt à ces problématiques de manière passive, à travers les réseaux sociaux qui les alimentent en continu. Mais, aujourd’hui, 66% des 18-30 ans
affirment avoir une vision pessimiste de l’avenir de la planète, et dans la majorité des
cas (79%), indiquent qu’ils ne savent pas vraiment comment agir concrètement au
quotidien pour consommer tout en respectant leur environnement. Cette question génère même de l’inquiétude pour 68% d’entre eux.
C’est pourquoi, s’ils s’engagent, ils assument de le faire à la hauteur de ce dont ils sont
capables (ou se sentent capables). Ils acceptent de s’engager mais pas sur tout et pas tout
le temps. 75% des jeunes interrogés pensent, d’ailleurs, qu’ils en font assez à leur échelle pour préserver l’avenir de la planète. Il existe une forme d’humilité par rapport à leur engagement au quotidien.
Dans l’ordre, ce qui correspond à leurs habitudes de consommation en matière
d’environnement est :
● à 89%, éviter le gaspillage
● à 74%, éviter les produits suremballés
● à 68%, privilégier les articles de seconde main
Enfin, certains s’orientent même finalement vers une logique de déconsommation. 68%
d’entre eux reconnaissent avoir déjà réduit leur consommation de produits alimentaires. Un choix conscient de vivre une vie “plus modeste” mais qui, selon eux, leur apportera plus de satisfaction sur le plan personnel, car plus d’épanouissement.